JULIEN BONET - Pauvre

Technique : Promptographie sur papier Hahnemühle Fine Art
Taille : 50 x 40 cm
Édition : 3 + 1 AP
Année : 2023

Signé, daté et numéroté par l'artiste sur une étiquette séparée.

Pauvre

Un corps qui danse et supplie à la fois. La figure du Pauvre trouve son origine dans les paysages du déclin industriel – des lieux où les machines ronflaient autrefois et où les cheminées lançaient de la fumée, mais où il ne reste plus que le vide. Dans cette figure, Bonet condense la perte de toute une époque : le travail disparu ; la dignité brisée ; la communauté fragmentée.

Les poches du costume sont des plaies ouvertes, prêtes à accueillir des pièces de monnaie, le moindre signe d'affection humaine. Pourtant, cet acte d'aumône recèle une ambivalence : compassion et condescendance, culpabilité et libération à la fois. Historiquement, ces figures ont une double signification : les mendiants apparaissaient dans les processions médiévales comme des miroirs d'humilité, plus tard, dans les carnavals, comme des exagérations grotesques de la privation et de l'excès.

Dans Poor, ces strates convergent : la danse devient un rituel qui évoque l'abondance passée tout en transformant la pauvreté en performance. Entre ruines et espoir, entre moquerie et empathie, une image émerge qui interroge notre présent : qui sont les pauvres aujourd'hui au milieu de l'abondance ? Et comment les percevons-nous ? Comme des personnes ou comme des projections de nos propres peurs et aspirations ?

La série « Maskades » de Bonet transforme les rôles sociaux en masques archétypaux. « Pauvre » n'est pas seulement une image de la pauvreté, mais un écho de notre histoire refoulée – et un miroir de ce que nous avons appris à ignorer.