JULIEN BONET - Burnout

Technique : Promptographie sur papier Hahnemühle Fine Art
Taille: 50 x 40 cm
Édition : 3 + 1 AP
Année : 2023

Burnout

Un corps dans le sous-sol, recouvert de cravates – vestiges du monde du travail, symboles d'ascension sociale, d'adaptation, de contrôle. Ici, dans une pièce abandonnée éclairée par une lumière fluorescente, ces bandes de tissu perdent leur fonction. Elles ne sont ni ornement ni statut social, mais un fardeau. Une enveloppe qui oppresse au lieu d'embellir.

Burnout condense la crise silencieuse d'une époque où le travail n'est plus seulement un moyen de subsistance, mais aussi une identité, un sens, une contrainte et un échappatoire. Les cravates, autrefois signes de dignité et d'appartenance, témoignent désormais de l'épuisement, du surmenage et du prix de l'accélération permanente. Elles enveloppent un sujet anonyme dont le visage s'est perdu dans les routines, les objectifs et les délais.

L'image de Bonet pose des questions qui dépassent largement l'individu : qu'advient-il des sociétés qui fondent leur identité sur la productivité tout en étant traversées par des crises psychologiques ? Comment se forme une fatigue collective qui ne crie pas, mais oppresse silencieusement ? Et quels rituels faut-il pour briser ce silence, au-delà des slogans tels que « équilibre entre vie professionnelle et vie privée » ou « nouveau travail » ?

La simplicité radicale du motif qui trouve ses racines dans les Masquerades de Bonet devient un symbole universel : il ne parle pas seulement d'épuisement individuel, mais d'une fatigue systémique omniprésente dans une économie mondialisée et numérique – un mythe du XXIe siècle né des ruines de la promesse de progrès.